Newsletter « SAHA NEWS » N°16 - Juillet 2023

La gouvernance des structures de santé est un élément crucial pour un système de santé solide et équitable. Face à un besoin de réforme, le projet SAHA a mobilisé une équipe d'experts pour plancher sur la revue des textes régissant les Etablissements Publics de Santé (EPS).

Lors de ces rencontres, les débats se sont concentrés sur l'importance et le rôle du comité d'évaluation et de sélection des directeurs généraux des EPS. Il est largement convenu que tout candidat à un poste de direction devrait présenter un plan d'action détaillé. C’est dans ce sens qu’une définition précise du barème d'évaluation dans l'appel à candidature a été formulée, offrant ainsi une certaine flexibilité au comité.

Les discussions ont également abordé la question de l'évaluation des directeurs généraux des EPS. Des propositions comme un rapport annuel sur les performances et une évaluation basée sur les objectifs contractuels ont été évoquées.

Ces efforts s'inscrivent dans un mouvement plus large de réforme de la santé en Tunisie. En mettant l'accent sur la transparence, l'efficacité et la responsabilité, ces discussions et décisions représentent une avancée significative dans la mise en place d'un système de santé robuste, bénéfique pour tous les Tunisiens.

La fixation du prix des médicaments constitue un obstacle majeur d’accès au marché tunisien.

Conscient de l’ampleur de ce problème, la deuxième équipe du projet SAHA, a réuni le ministère de la Santé, le ministère du Commerce et le ministère des Affaires Sociales, les acteurs privés du secteur des médicaments ainsi que des experts dans un effort communautaire louable. L'objectif fondamental qui motive cette équipe est d’améliorer l’accès des citoyens aux médicaments.

La réforme du système de pricing et remboursement des médicaments vise à rassembler les différents intervenants par la création d'un Comité Unique du Prix des médicaments à usage humain. Ce Comité serait chargé de fixer, réviser et surveiller les prix des médicaments, en collaboration avec d'autres organismes.

Les discussions se sont focalisées sur la composition, l'organisation, le fonctionnement de ce comité et les critères de fixation des prix. Le projet vise à créer un système transparent et redevable permettant de renforcer le droit d’accès aux médicaments en Tunisie.

La troisième équipe du projet SAHA, composée des ordres professionnels, facultés, Unité Centrale de Formation des Cadres et l'Instance Nationale de l’Evaluation et de l’Accréditation en Santé , compte renforcer l’importance d’entretenir et perfectionner les connaissances pour tout professionnel de santé à travers la création du cadre juridique du DPC.

Le projet de texte de loi vise à améliorer les services de santé en renforçant la compétence des professionnels de la santé par le biais de programmes de développement professionnel continu obligatoires. Un organisme appelé "Conseil de Développement Professionnel Continu de la Santé" serait créé pour superviser et gérer ces programmes. Le Conseil serait chargé de fixer les priorités, de fournir des opportunités équitables, de trouver des sources de financement, d'accréditer les activités et de surveiller la conformité. Les entreprises pharmaceutiques pourraient également contribuer au financement. Les professionnels de la santé non conformes pourraient faire l'objet de mesures disciplinaires.

L'objectif global est d'améliorer la qualité des services de santé et de garantir le développement professionnel continu des professionnels de la santé dans les secteurs public et privé.

La gouvernance des professions paramédicales est un enjeu majeur pour le système de santé tunisien. Elle garantit un encadrement efficace des professionnels et la qualité des soins dispensés à la population.

Cependant, l'actuelle faiblesse de la gouvernance du secteur paramédical a entraîné une série de problèmes, notamment, des difficultés de coordination entre les différentes entités de santé, ainsi qu'une gestion inadéquate des ressources humaines et matérielles. Ces lacunes ont été mises en lumière lors de la crise COVID-19, exacerbant les défis auxquels le système de santé tunisien est confronté.

C'est dans cette optique que le 4ème groupe de réforme, constitué d'experts du secteur, se penche activement sur l'instauration d'une structure de gouvernance efficace.

Lors des dernières réunions, le groupe a étudié la création d’un Conseil National des professions des sciences de la santé ainsi que le système disciplinaire et les conditions du pratique de ces professions. Des discussions productives ont été menées et des consensus ont commencé à émerger.

Ces efforts visent à assurer une meilleure gouvernance du secteur paramédical en Tunisie, contribuant ainsi à l'amélioration de la qualité des soins pour tous les citoyens. Les développements futurs dans ce domaine seront déterminants pour la santé publique en Tunisie.